Qu’est-ce que la sexologie ?

Qu’est-ce que la sexologie ?

Vaste question à laquelle nous allons tenter de répondre au travers cet essai. Cependant, il convient, comme chaque question complexe appelle à des interprétations libres, de définir les termes du sujet.

Origines du monde mot


Le mot « sexologie » est l’union de deux termes : du latin sexus (avec ses nombreuses interprétations : sexe, sexualité) et du grec logos (« parole, raison »). Le terme logos est un terme qui regroupe toute l’ambivalence de son essence. En effet, selon universalis logos signifie “une parole ou la parole, et tout rôle qu’elle assume : profane (proposition, définition, exemple, science, opinion particulière, rumeur publique) ou sacré (réponse
d’oracle, révélation d’en haut)”. On comprend donc que cette parole autour de la question du sexe peut-être à la fois profane et à la fois sacrée. En tant qu’humble mortel, nous partirons du postulat que cette parole est profane puisqu’elle désigne la science ayant trait à la question du sexe. Également, nous n’avons pas d’expérience à date, sauf peut-être dans les textes sacrés de la question du sexe qui serait une révélation “d’en haut”, ce qui exclut de surcroît cette seconde hypothèse.
La sexologie est donc la science autour des questions de sexualité. Il convient d’apporter cependant une nuance à ce terme puisque la sexualité désignant les mécanismes visant la procréation, il serait plus approprié d’employer le terme d’érotologie, terme ayant une palette de valeurs beaucoup plus larges et prenant en compte la fonction érotique. Néanmoins, dans le cadre de cet essai, nous parlerons de sexologie.

Sexus ou Logos ?


Ce qui prime avant tout dans la sexologie ce n’est pas le sexe, mais le logos, le discours.
À mon sens, là où beaucoup de sexologues et de sexothérapeutes se trompent c’est qu’ils souhaitent aborder la question du sexe (de l’érotisme) avant tout autre chose, et pourtant c’est bien du langage ce dont il s’agit. À titre d’exemple, il suffit d’analyser le style ; la première question n’est pas “Qu’est-ce qui ne va pas sexuellement “ mais plutôt “ De quoi parlons- nous ?”. Ces quelques mots prononcés interrogent non pas la fonction érotique, mais sa place dans le discours.


Le langage est quelque chose qui intéresse l’humanité depuis toujours avec pour preuve que la question de son origine n’est toujours pas tranchée. Chez les Chrétiens, on attribue son origine à la Tour de Babel et chez les scientifiques, on s’interroge sur ce que l’on nomme “langage”, c’est un débat permanent entre la paléontologie, la biologie, et l’ethnologie. Toutefois, s’il y a une chose dont est sûr, c’est son importance. Claude Lévi-Strauss, écrivait dans son livre Anthropologie Structurale l’importance de la culture avec la mise en lumière du langage comme condition de la culture avec un double enjeu : Diachronique & Théorique. Diachronique, puisque c’est au moyen du langage que l’individu acquiert la culture du groupe au sein duquel il évolue. Théorique, puisque le langage apparaît aussi comme condition de la culture.

Une histoire de culture avant tout

Dès lors, l’on comprend aisément que derrière le langage d’un individu, se trouve la culture de son groupe et les normes qui y sont associées à savoir cette “quadrilogie” 3 : Conventions sociales, tradition familiale et norme contractuelle du couple / de chacun.
Le rôle du sexologue est donc, grâce à son analyse du discours employé par le plaignant, de comprendre ses maux à travers les mots. Et non de mettre des mots sur ses maux. La question de la sexualité, de l’érotisme n’est souvent que la partie émergée d’un problème bien plus profond qui va toucher quelque chose ayant trait à la culture et aux valeurs.

Deux mots deux approches ?

Pour conclure cet essai, il y a, à mon humble avis, deux façons d’aborder la sexologie. On peut l’aborder par le prisme du sexus ou du logos. L’approche sous l’angle du sexus me paraît beaucoup trop simpliste et peut ressembler à de la “sexologie de comptoir” avec un schéma “J’ai mal là” et en réaction “il faut faire ceci”. Au contraire, l’approche sous l’angle du logos est quant à elle une analyse beaucoup plus profonde de l’individu, puisque le sexologue va non seulement s’intéresser au discours employé par le plaignant, mais surtout à toute son histoire, à sa culture, à ses normes, à sa posture (au moyen pourquoi pas d’une analyse bio énergétique) et à ce qui est venu bousculer son monde: “Pourquoi êtes-vous là ? De quoi parlons-nous ?”. C’est bien évidemment vers cette seconde approche que tout sexologue devrait prétendre et c’est en tout cas, le chemin que je souhaite prendre.

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