L’érotisme à l’horizon de la sexualité

Slogan de notre école, que signifie-t-il réellement ?


Vaste question à laquelle nous allons tenter de répondre au travers cet essai. Cependant, il convient, comme chaque question complexe appelle à des interprétations libres, de définir les termes du sujet.

La sexualité, au sens de l’Institut, se définit comme étant le processus de procréation, nous pouvons même parler à ce titre de génitalité. En quelques mots, ce sont l’ensemble des actions menées ayant pour finalité la création d’un nouvel individu.
L’érotisme quant à lui est composé du mot grec « éros », le désir amoureux, et du suffixe “- isme” qui désigne le mouvement. C’est en quelque sorte une intellectualisation de la sexualité, qui va au-delà de l’aspect génital et procréatif, nous sommes sur une quête du plaisir.

L’horizon se définit comme une ligne imaginaire circulaire dont l’observateur est le centre et où le ciel et la terre semblent se confondre.
L’horizon produit ce phénomène particulier où la limite entre le ciel et la terre n’existe plus, ou du moins à l’œil nu, elle devient indicible, insaisissable. Ces forces à la fois contraires et attirées l’une par l’autre, nous les retrouvons dans toutes les cultures, comme dans la Bible qui débute ainsi: “Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre” mais également dans la cosmogonie andine, avec la Pachamama (Terre-Mère), qui est la Déesse-Terre étroitement liée à la fertilité ou dans la philosophie chinoise, le Yin et le Yang mais aussi au sein de la psychanalytique jungienne où l’on retrouve l’anima et l’animus.

L’ensemble des ces notions précédemment évoquées font bien évidemment toutes référence à cette opposition entre le masculin et le féminin.

L’horizon peut également être une métaphore sexuelle. En effet, cet instant, où l’on ne distingue plus le ciel de la la mer appelle en nous ce moment particulier où le corps d’une femme et d’une homme ne font qu’un. D’ailleurs, Aristote désignait l’horizon comme étant « la ligne circulaire où la terre semble rejoindre le ciel ». L’allégorie est donc parfaite.

De fait, pourquoi l’érotisme est-il à l’horizon de la sexualité ?

La réponse nous vient naturellement, puisque pendant de nombreuses années la jouissance fut confondue avec l’orgasme. Ce n’est que récemment, depuis les 70, que cette distinction s’est opérée, permettant ainsi de nous distinguer de l’animal. La question du plaisir n’intervenait pas et encore aujourd’hui, lorsqu’on s’intéresse à la façon dont est dépeint la sexualité, celle- ci n’est encore que trop punitive. Les premiers mots que l’on entend en “début de carrière”, à l’aube de cette sexualité sont : “Tu risques de tomber enceinte” / “Attention aux IST”. Jamais il n’est question de plaisir, de consentement, ni d’écoute, qui sont, selon mon humble point de vue, les fondamentaux de l’érotisme.

Choisir comme slogan l’érotisme à l’horizon de la sexualité, c’est affirmer que l’un ne va pas sans l’autre, que, comme le ciel et la mer qui ne font qu’un, la “sexualité” va l’amble avec l’érotisme.

En d’autres termes, en tant que futur sexologue, vouloir considérer la “sexualité” dans son entierté c’est l’approcher de façon holistique, en incluant la dimension érotique. Par exemple, lorsque les organes génitaux ne peuvent plus exercer leur fonction primaire pour diverses raisons, cette fonction érotique permet aux couples de se réinventer. Aussi, au quotidien, cela donne la possibilité aux couples qui consultent, de porter un autre regard sur leur vie érotique, moins dans la performance et plus dans l’émotion.

Photo by Cindy Malette from Burst