« On parle d’accorder, aux hommes accusés, la présomption d’innocence. Mais à quand la présomption de crédibilité pour les accusatrices ? »

En pleine lecture du dernier essai de Mona Chollet, « Résister à la culpabilisation », l’autrice relate un entretien entre Giulia Foïs et l’avocat Claude Katz*, qui dit en ces termes : 

 » […] De même, on ressasse – sans toujours bien le comprendre – le principe de la « présomption d’innocence » s’agissant des hommes accusés… Mais sans penser à accorder aux accusatrices une présomption de crédibilité. »

Cette phrase prononcée par un avocat mérite qu’on s’y arrête, car j’ai la sensation qu’elle appuie sur un point obscur de notre système judiciaire.

Comme le précise, l’association Women For Women* : « Dans la plupart des cas, les auteurs de violences utilisent des stratégies pour discréditer leur victime et se servent du système judiciaire pour continuer à la contrôler et la dominer.

Un mot : la méthode DARVO «Deny, Attack, Reverse Victim and Offender»,

Une stratégie couramment utilisée par les auteurs de violences conjugales (mais pas que) qui désigne le fait de nier, attaquer et inverser les rôles de victime et d’agresseur.

Cette stratégie commence à être mise en lumière dans de nombreux pays pour identifier la manipulation des agresseurs. »

Il est temps de mettre la lumière sur cette manipulation et de créer un système judiciaire efficace pour protéger nos victimes.

Alors à toutes les victimes, on vous voit et on vous croit ✊ 💜

👉 Et vous ? Que pensez-vous de cette citation ?

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* Claude Katz est un avocat français spécialisé en droit du travail et plus particulièrement dans la défense des victimes d’agressions sexuelles et viols. 

De 1992 à 2021, il est avocat de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), ainsi que le Collectif féministe contre le viol (CCFV) et le Planning familial. 

* Women for Women est un portail de ressources multilingue pour toutes les victimes de violences conjugales en France et les professionnels qui les accompagnent.

 Moi, c’est Margaux, je suis se×ologue, et je vous reçois à Boulogne-Billancourt ou en visio

13 Juillet 1965 : Cela fait 57 ans que les femmes sont considérées juridiquement en France

57 ans…

57 ans seulement.

📌 Un peu d’histoire …

Depuis 1804, les femmes n’ont ni le droit d’avoir un compte en banque, ni de travailler sans l’autorisation de leur mari, et restent sous la domination totale de leur mari (ahhh Napoléon et ses grandes idées, bref ce n’est pas le sujet).

Le mari a alors tous pouvoirs sur les biens et sur le travail de son épouse.

📌 La loi du 13 juillet 1965 rend effective la capacité juridique de la femme mariée.

En d’autres termes :

  • Le mari ne peut plus s’opposer à l’exercice par son épouse d’une profession séparée.
  • La loi établit l’égalité des époux dans la gestion des biens et introduit la communauté réduite aux acquêts qui devient le régime légal en l’absence d’un contrat de mariage.
  • Chaque époux peut, en outre, ouvrir un compte bancaire en son nom propre.

Cette loi marque la possibilité aux femmes de travailler et d’avoir un compte bancaire en leur nom propre.

Rendons-nous compte, jusqu’en 1965 les femmes n’avaient pas d’autre choix que si elles voulaient travailler, de travailler avec leur mari.

📌 Et la suite ?

5 ans plus tard, une loi oubliée des manuels d’Histoire va venir rabattre les rôles familiaux.

En 1970 ; la loi 70-459 remplace la puissance paternelle par l’autorité parentale conjointe.

Antérieurement à la loi du 4 juin 1970, le père exerce seul la puissance paternelle.

Ce fantôme du « Chef de famille » poursuivra les hommes et les femmes jusqu’à aujourd’hui, mais n’allons pas trop vite en besogne, j’en ai déjà parlé lors des précédents posts 😉

Le salaire du mari : Plafond de verre ?

“Le salaire du mari constitue un des « plafonds de verre » qui bloque la progression du salaire des femmes mariées* ”😰

Ça pique et pourtant…

C’est une réalité.

Une réalité qui peut vous gêner, certes, mais elle est là et on doit la regarder dans les yeux.

📌Comment cela s’explique ? 

Les femmes, afin de ne pas heurter leurs partenaires masculins et la représentation qu’ils ont d’eux-mêmes, vont :

👉 Se brider dans leur carrière, 
👉Adopter des comportements genrés par l’extrême en faisant plus de tâches ménagères à la maison,
👉Moins parler de leurs vies professionnelles en société
👉 Minimiser leurs réussites

📌Au nom de quoi ?
De la préservation de l’égo, et de l’estime de soi de leurs partenaires

Sincèrement, je pensais que mon enquête autour du couple hétérosexuel et l’argent allait donner tort à cette étude. 

J’avais tout faux. ❌

📌 Les comportements évoqués dans cette étude, croisent ceux que je retrouve dans ma recherche (que je présente dans 9 jours d’ailleurs ! ) …

On a encore du travail…

Et vous ? L’avez-vous déjà remarqué autour de vous ?

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* Marianne Bertrand, Emir Kamenica et Jessica Pan, Gender Identity and Relative Income within Households, mai 2013