Couple & argent : pourquoi le 50/50 est (souvent) une arnaque ?


Seul 1 couple sur 4 répartit les dépenses à la proportionnelle des revenus.

C’est ce que révèle le dernier baromètre ViveS media x Viavoice, publié ce matin.

📌 Comment les couples organisent-ils leurs finances ?

– 36 % partagent tout à 50/50, peu importe les écarts de salaire.
– 24 % contribuent au prorata des revenus (celui/celle qui gagne plus paie plus).
– 22 % répartissent selon le type et le montant des dépenses.
– 14 % ont une seule personne qui prend tout en charge.

👉 Mais une question me taraude : pourquoi le 50/50 est-il la norme, alors qu’une femme sur quatre seulement gagne autant ou plus que son conjoint ?

📌 Le risque ?

❌ Ne pas se constituer un matrimoine (merci à mon amie Hélène Gherbi pour ce terme si juste).
❌ Ne pas avoir d’épargne de précaution.
❌ Et, surtout, subir de plein fouet les conséquences financières en cas de séparation.

📌 Rappel glaçant :

🔺 20 % des femmes basculent sous le seuil de pauvreté après un divorce.
🔻 Contre seulement 8 % des hommes.
(Source : Fondation des Femmes)

👉 Alors, pourquoi confond-on encore égalité et équité dans la gestion de l’argent ?

Ma santé mentale me coûte 680 euros par mois 💰.


Oui, j’ose me mettre à nu pour parler de deux sujets encore tabous :

👉 L’argent
👉 La santé mentale des soignants

Ce mois-ci, après une consultation qui m’a particulièrement bousculée, j’ai voulu prendre du recul et vous partager un aspect dont on parle peu : notre propre santé mentale en tant que soignants.

📌 Pourquoi ce chiffre ?

👉 2 séances d’analyse par semaine à 70 €, soit 560 € par mois
👉 Supervision bimensuelle à 60 €, soit 120 €
👉 Intervisions hebdomadaires, où je bloque une heure de consultation pour ces échanges essentiels (et non comptabilisées ici).

💰 Total : 680 € par mois.

Et pourtant, je ne roule pas sur l’or. Loin de là. Mais j’ai fait de ma santé mentale une priorité.

Alors oui, je l’entends, prendre soin de ma tête, c’est prendre soin de mon outil de travail principal (ce qui n’est pas le cas pour tout le monde).

Mon objectif, en écrivant ici, est autre.

On trouve normal de dépenser pour une montre connectée, une paire de baskets ou un abonnement à la salle de sport à plusieurs centaines d’euros…

On trouve normal de dépenser des milliers pour un téléphone portable, des voitures, des bijoux…

La santé mentale n’est-elle pas ce que vous avez de plus précieux ?

Il est temps de normaliser le fait d’investir dans sa santé mentale.

👉Et vous, qu’en pensez-vous ?

L’argent est le premier outil d’émancipation…et les femmes ne s’en saisissent pas ! 

 📌Ce midi, j’ai eu la chance d’être conviée par ViveS Media pour découvrir leur dernier baromètre et les chiffres sont alarmants : 

  • 30% des femmes qui sont à la retraite aujourd’hui ont une pension inférieure à de 858 euros par mois.
  • 60% des individus interrogés ont un ressenti négatif sur l’argent et le perçoivent comme une contrainte, un conflit ou une source d’angoisse.
  • 52% des femmes contre 32% des hommes s’occupent des dépenses courantes…
  • 15% des femmes contre 33% des hommes s’occupent de l’achat immobilier.

La théorie du pot de yaourt présentée par Titou Lecocq est bien réel, et comme le précisait  Sybille Le Maire, présidente de ViveS, “c’est maintenant qu’il est temps d’agir, car dans une époque où la retraite dure 25 ans, la précarité des femmes ne peut être le maître mot”. 

 📌 La solution : la prise de conscience et l’éducation financière.

Formons-nous, intéressons-nous à ces questions, il existe de nombreuses ressources gratuites ou non, accessibles. 

Nous avons toutes droit à la liberté financière et à cette éducation.

À nous d’agir et d’être prévenants autour de nous pour encourager nos amies, nos sœurs, nos mères, nos tantes, à se former, car le savoir, c’est le pouvoir.

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👋 Moi, c’est Margaux, je suis se×ologue, et je vous reçois à Boulogne-Billancourt ou en visio

Source : 

Baromètre annuel 2024 de ViveS a été réalisé en janvier 2024 sur 1500 personnes,  par l’Ifop, en partenariat avec La Financière de l’Échiquier et Boursorama.

Connaissez-vous les “money dates” ?

📌 Le principe : 

Se donner rendez-vous une fois par mois pour une conversation concrète, factuelle, sur

l’organisation et la logistique autour de l’argent.

📌 L’objectif : 

Faire le point sur la situation financière du couple, de réfléchir à des solutions qui conviennent aux 2, de réajuster quand l’un a une augmentation de salaire, ou perd des revenus par exemple.

Objectif : assurer la sécurité financière du couple et surtout de chacun !

📌 Les questions à poser lors de vos money dates  : 

– Où en es-tu financièrement en ce moment ?

– Arrives-tu à mettre de côté ?

– Quelles difficultés rencontres-tu ?

– Que penses-tu de notre organisation financière ?

– Quel pourcentage de ton salaire mets-tu sur le compte ? 

– Comment te sens-tu par rapport au partage des dépenses (frustré·e / heureu·x·se / gêné·e) ?

– Quelle organisation pourrait te convenir ? 

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👋 Moi c’est Margaux, je suis se×ologue, et je vous reçois à Boulogne-Billancourt ou en visio

#argentdanslecouple #argent #couple

Argent et grossesse : un énième tabou ? 

Il y a un sujet que je n’ai pas encore abordé : la charge économique d’une grossesse. 

La grossesse, qu’elle soit désirée ou non, amène avec elle tout un tas de maux connus comme les nausées, la fatigue, et moins connus comme…les dépenses associées !

📌Que ce soit : 

– Les rendez-vous médicaux de suivi  non remboursés par la Sécurité Sociale les 6 premiers mois…

– Les soins dits “annexes” et pourtant nécessaire comme une psychothérapie, de l’acupuncture, une doula, une sexologue etc…

– Les vitamines et autres besoins alimentaires spécifiques…

– Les vêtements…

– L’organisation du travail, qui parfois, dans certains cas, demandent des réajustements voire des arrêts pour certaines…(et donc avec un impact significatif pour leur paie surtout pour les indépendantes)

📌…La grossesse a un coût économique, qui est trop souvent laissé à celle qui porte le bébé.

Ayant 30 ans, je suis sidérée autour de moi par le nombre de femmes qui prennent tout à leur frais sous prétexte “qu’elles portent l’enfant”.

Que ce soit une grossesse sans assistance médicale ou par PMA, FIV, qu’elle soit non voulue ou désirée, il y a un moment donné où cela va avoir un coût.

Dans le cas où le / la partenaire est présent·e, l’implication du futur parent se fait également sur le plan financier.

Pourquoi ? 

Car si on considère que l’achat des produits / services du quotidien relève de la femme, qu’en sera-t-il quand le bébé sera là ?

La réponse : Un enrichissement du second parent et un appauvrissement de la mère qui prendra en charge “les frais du quotidien” autrement appelée « Théorie du Pot de Yaourt » par Titiou Lecoq. 

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14 % de femmes* (une sur dix !) déclarent ne pas avoir de compte courant individuel…

… et dépendre totalement des ressources économiques et financières du conjoint ! 

❌En quoi cela est problématique ?

– Contrôle possible de sa vie par l’autre. 

– Risque de dépendance économique accrue.

– Enfermement vis à vis des proches dans une prison dorée.

– ​​Utilisation de l’argent comme moyen d’emprise / de chantage.

– Propension plus importante à avoir des rapports sexuels non consentis *.

– Capacité  de décision diminuée : “C’est son argent donc je n’ai pas mon mot à dire”.

– Possibilité de tomber dans la violence économique , qui est, je le rappelle, la première manifestation de la violence conjugale.

👉 La solution : la prise de conscience et l’éducation financière.

Formons-nous, intéressons-nous à ces questions, peu importe que l’on travaille ou non.

Nous avons toutes droit à la liberté financière et à cette éducation.

À nous d’agir et d’être prévenants autour de nous pour savoir détecter les premiers signaux, et encourager nos amies, nos sœurs, nos mères, nos tantes, à se former, car le savoir, c’est le pouvoir.

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* Source : 

– Rapport d’information déposé par la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes sur son colloque consacré à la lutte contre les violences économiques dans le couple, présidée par Mme Marie-Pierre Rixain, députée.

– “Propension plus importante à avoir des rapports sexuels non conssentis* “ : Voir mon article : Plus une femme est diplômée et gagne de l’argent, plus elle va s’autoriser à dire non.  

Faire 50 / 50 dans les dépenses : une fausse bonne idée ? ❌

Il existe un leurre dans lequel nous avons toutes et tous plongé : faire 50 / 50 dans son couple.

Qui n’a jamais entendu au cours de sa jeunesse “Sois indépendante financièrement, ma fille”  ?

Combien sommes-nous à avoir cru que cette indépendance passait par l’égalité ? 

J’entends souvent en consultation “Margaux, faire un partage au prorata du salaire reviendrait à vivre un échec. C’est comme si je dépendais économiquement de lui “.

Échec ?

Pourquoi parler d’échec ?

Il s’agirait surtout d’employer les bons mots et de changer notre regard sur les choses. 

La langue française fait bien la distinction entre l’égalité et l’équité.

L’égalité part du principe que les personnes dans la même situation doivent être traitées de manière identique.

L’équité consiste à attribuer à chacun ce qui lui est dû par référence aux principes de la justice naturelle.

Oui, mais (car il y a un mais…)

Comment appliquer l’égalité des dépenses dans son couple, quand les personnes ne le sont statistiquement pas au niveau des salaires ? 

Pour rappel, en France, 75 % des femmes en couple avec un homme gagnent moins que leur conjoint.

Vouloir faire preuve d’égalité au niveau des dépenses dans son couple, n’est pas équitable.

Utiliser la technique du prorata permet à chacun de connaître le même impact sur son salaire, et donc de pouvoir la même capacité d’épargne…

Et ça…

Ça n’a pas de prix. 

PS : Je vous invite à aller lire le post de mon amie et entrepreneure Hélène Gherbi, fondatrice de FEMCA sur ce sujet, il est brillant. 

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Le rapport à l’argent : un héritage de notre culture catholique ?

📌 S’il y a bien une question qu’on me demande souvent, c’est celle-ci : 

Comment expliquer notre rapport à l’argent ? 

Aujourd’hui, si l’on veut interroger le couple, il faut interroger l’histoire des individus, et plus largement l’histoire avec un grand H. 

(Attention : je ne parle que de mon point de vue, à savoir celui d’une personne vivant en France). 

 👉 Quelques repères historiques à avoir en tête : 

– La France a été catholique à partir du IIᵉ siècle de notre ère. 

– La séparation de l’Église et de l’État date de 1905.

– Pouvoir, Religion et Société furent liés pendant près de 1700 ans.

📌 L’argent : un héritage social comme un autre : 

Penser que nous ne sommes pas imprégnés de cette culture, indépendamment de notre religion, c’est oublié un des grands principes développé par Pierre Bourdieu autour de l’héritage social.

“La notion d’héritage est employée par le sociologue dans un sens beaucoup plus large que le sens commun : outre la richesse économique, nous héritons aussi d’un nom de famille, d’un niveau culturel, d’un réseau de relations… “ Jourdain, A & Naulin, S.*

L’argent est quelque chose d’extrêmement tabou dans la religion chrétienne, notamment du côté catholique. 

Preuve en est en regardant le rapport à l’argent des États-Unis (tendance protestante) et le nôtre…

📌 Pour conclure 

👉Il est temps, de prendre un peu plus de hauteur dans nos discussions, dans notre façon de pensée et de faire preuve d’humilité sur le poids de notre passé et son influence sur nos agissements. 

 Le rapport à l’argent fait partie, d’un point de vue micro et macro, de ce que nous héritons. 

Aussi… 

👉J’ai eu la chance de développer ce point de vue plus longuement (et plus en détails) via ma newsletter écrite pour Snowball (certains extraits de ce post en proviennent !), donc si vous voulez la lire, c’est par ici : https://media.snowball.xyz/p/a-comme-amour-mais-aussi-a-comme

👉Qu’en pensez-vous ? Aviez-vous déjà pensé à l’impact de notre culture dans notre relation à l’argent ? 

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Source : Jourdain, A. et Naulin, S. (2011). Héritage et transmission dans la sociologie de Pierre Bourdieu. Idées économiques et sociales, 166, 6-14.

#argent #couple  #coupleetargent 

La pire erreur d’organisation budgétaire dans le couple : faire 50/50 💸

Au nom d’une prétendue égalité des sexes, on va vouloir faire 50/50 partout…

 👉 Oui, mais c’est oublié que …

– Une femme sur quatre (seulement !) gagne autant, voire plus que son partenaire.

– 40 % des femmes dépendent économiquement de leur conjoint. 

– Deux couples sur trois (64 %) mettent en commun l’intégralité de leurs revenus.

 👉 À défaut de parler d’égalité, je préfère amplement mettre en avant l’équité dans le couple avec un partage des dépenses au prorata du salaire. 

 👉 Un immense merci à Samuel Chalom et au journal Les Echos START pour cette sollicitation, c’est une joie de me retrouver dans cet article aux côtés de Lucile Quillet

Voici l’article !

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Sources : 

– Écarts de revenus au sein des couples, INSEE, 2014

– Comment se prennent les décisions au sein des couples ?, CAF, 2015

– Enquête sur la sexualité en France, 2008

#argent #argentdanslecouple #financespersonnelles 

Une nouvelle étape pour la liberté financière des femmes ! 

Maintenant que ce pink washing est terminé, revenons aux choses sérieuses !

Hier, à l’occasion du 8 Mars, Marie-Pierre Rixain a déposé une proposition de loi pour réduire les inégalités financières entre les femmes et les hommes. 

📌 Cette proposition de loi contient 7 mesures phares : 

✅ Instaurer un taux individualisé d’imposition par défaut : Aujourd’hui c’est l’inverse qui prévaut.

✅ Supprimer l’impôt sur les prestations compensatoires

✅ Ne plus faire peser une dette contractée par un ex-conjoint sur les finances d’une femme divorcée.

✅ Augmenter le plafond des niches fiscales pour inciter davantage les femmes à investir : en augmentant de 10.000 à 18.000 euros les plafonds de déductions fiscales( qui incluent la garde d’enfant) 

✅ Reconnaître les associations féministes : aujourd’hui celles-ci ne bénéficient d’aucun avantage fiscaux. 

✅ Remettre au goût du jour les textes concernant l’héritage : Ceux-ci ne mentionnent actuellement que le père ou le fils. 

📌 L’objectif de cette loi vise à réduire ces inégalités, véritables « violences économiques ».

Pour rappel : 

​​Une femme sur 5 victime de violences est victime de violences économiques. 

C’est d’ailleurs souvent la première manifestation de la violence conjugale.

Ce n’est pas un sujet à prendre à la légère et il est de notre devoir à toutes et tous de faire preuve de la plus grande vigilance.