Depuis quelque temps, j’observe un phénomène intéressant dans ma pratique clinique auprès des couples hétérosexuels.
📌 Le schéma “classique” :
Un couple consulte pour un écart de désir.
L’homme en ressent plus que la femme, ce qui crée des frustrations et des tensions.
La femme, sous pression, se coupe encore plus et n’ose plus exprimer son propre désir, de peur d’amplifier la frustration de son partenaire.
En réalité, le problème est ailleurs…
Plus que l’absence de rapports sexuels, les hommes souffrent surtout de ne pas se sentir désirés.
C’est là toute la nuance.
Et dans cette nuance, en tant que sexologue, nous pouvons travailler.
📌 Pourquoi cette souffrance ?
Depuis toujours, la société valorise les hommes à travers trois piliers : l’argent, le pouvoir et la désirabilité / la se×ualité
Ne pas se sentir désiré, c’est perdre une partie de son identité.
On leur a inculqué qu’un homme viril est un homme qui a une vie se×uelle intense.
Pour caricaturer, on leur apprend, qu’un vrai mec, est un mec qui bai$e, donc si je ne bai$e pas, cela veut dire que je ne suis pas un vrai mec, et donc que je n’existe pas.
📌 Comment s’en sortir ?
✔ En réinventant les codes de la masculinité
✔ En communiquant plus dans son couple
✔ En apprenant à faire la nuance entre aimer et désirer
✔ En cultivant le désir chaque jour via l’admiration notamment
👉 Qu’en pensez-vous ?
Archives de l’étiquette : désir
“Ce n’est pas que vous n’avez pas de désir, c’est tout simplement, qu’il ne peut pas s’exprimer”
(Un peu de sexologie en ce mercredi, c’est cadeau 🎁 )
Cette phrase, très souvent, vient soulager les personnes que je reçois en consultation.
Quand on vient me voir, les personnes sont perdues, ne savent pas par quel bout entamer la thérapie et ont l’impression d’avoir tout essayé.
Ce qui est important en sexologie, c’est de dissocier le fond de la forme.
📌 Tu peux avoir du désir, mais…
– Si tu es stressé·e
– Si tu n’arrives pas à prendre soin de toi
– Si ton environnement professionnel est étouffant
– Si tu ne te sens pas soutenu·e par ton/ta partenaire
– Si ta charge mentale est plus longue qu’une liste de courses
– Si ton identité de femme/homme se retrouve noyée entre tous tes autres rôles
📌 Comment veux-tu que le désir prenne sa place ?
👉 Comprendre ce qui appartient à la forme et ce qui appartient au fond, permet d’ores et déjà de se rassurer et d’ouvrir des pistes de réflexion :
👉 Est-ce que je n’ai fondamentalement pas envie ou est-ce que le contexte ne me permet pas d’avoir envie ?
👉 Demande-toi : quand je suis en vacances, est-ce que le désir vient plus facilement ? Si oui, c’est avant tout une question de forme 😉
👉 Ne te laisse pas enfermer dans des prophéties autoréalisatrices : « je suis incapable d’avoir du désir » – c’est faux, tu peux en ressentir, demande-toi simplement si ta sexualité, là, telle qu’elle est présentée, te convient vraiment.
Je vous laisse réfléchir dessus et me dire ce que vous en pensez en commentaire 🙏
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👋 Moi, c’est Margaux, je suis se×ologue, et je vous reçois à Boulogne-Billancourt ou en visio
#sexologie
Télétravail et libido : près des yeux, près du corps ?
Un immense merci à Welcome to the Jungle France et à Aurélie Cerffond pour notre échange autour de cette question éminemment complexe.
Car oui, il est prouvé que 72% des télétravailleurs déclarent faire plus l’amour avec leur conjoint en télétravail.
Quelle est la recette pour trouver le juste équilibre entre télé-travailleur·se et amant·e ?
C’est ce que je vous dévoile dans cet article 😉
https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/teletravail-libido-pari-gagnant-gagnant
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La nymphomanie : une invention sexiste ?
Dans le cadre de ma participation au live sexo avec Santé Magazine il y a quelques mois, nous sommes revenus sur un concept qui mériterait d’être quelque peu questionné, mais surtout…dépoussiéré.
📌 Petite histoire
Pendant très longtemps, nous avons appelé “nymphomanes” des femmes qui avaient envie de faire l’amour.
La nymphomanie peut être définie comme : “Un dysfonctionnement de l’utérus (le terme signifiant furie de l’utérus), menant à un appétit sexuel plus grand que la norme définie”.
Sauf que personne n’est à même de savoir ce qu’est la norme définie.
Enfin si… selon les normes à l’époque imposées aux femmes.
Selon l’historienne Carol Groneman, « la nymphomanie est une métaphore, une expression des fantasmes, des peurs et des angoisses associées à la sexualité féminine à travers les âges ». *
C’est le sexologue allemand Krafft Ebing qui définit pour la première fois le terme « nymphomane », au cours du XIXe siècle.
Vous vous en doutez, ce mot avait une connotation extrêmement péjorative : “comment une femme pourrait-elle considérer sa sexualité autrement que pour faire des enfants ?”
📌 Plus que de nymphomanie, on parlera davantage aujourd’hui de compulsion sexuelle ou d’hypersexualité.
La différence : Ces termes s’appliquent aussi bien aux hommes qu’aux femmes,
Car, quoiqu’il en soit, ceux-ci invoquent la question de la souffrance.
S’il y a une souffrance, une détresse psychologique qui a un impact sur les autres sphères de sa vie.
Par exemple, si la personne a besoin de se masturber 20 fois par jour, et que ça l’empêche de travailler (en l’obligeant à sortir de réunion par exemple).
Cette détresse est la symptomatique de quelque chose de plus profond, et il faut se rendre auprès d’un·e psychologue / psychiatre.
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*Sources :
“Mythe de la nymphomane, réalité sexiste ?”, article de Mylene Wascowiski
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Et si on s’était trompé sur la libido ?
J’entends souvent en consultation, “ je n’ai plus de désir, je n’ai plus de libido “.
De quel désir parlons-nous ?
Je crois qu’il est temps d’avoir une approche plus analytique de la sexologie.
Aussi, avant d’écrire les prochaines lignes, je tiens à préciser que je fais une psychanalyse depuis de nombreuses années et que, clairement, ma pratique en est imprégnée.
👉 Finalement, qu’est-ce la libido ?
La libido, comme on l’entend en psychanalyse, c’est un élan de vie.
Amené à la sexualité, c’est l’envie d’aller vers l’autre, mais l’Autre avec un grand A.
Cet élan de vie se retrouve dans toutes les sphères :
– L’envie de passer du temps ensemble,
– L’envie d’écrire ce post avec ce sentiment d’urgence,
– L’envie qui nous prend aux tripes lorsque nous sommes dans un processus créatif
– La sensation d’excitation ressentie au début d’un projet (vous avez vu, c’est le même mot)
La libido, c’est ça : c’est cette énergie qui nous prend aux tripes et qui nous transcende.
👉 Et si on faisait chuter la sexualité de son piédestal ?
Très souvent en consultation, je demande aux personnes quelles sont leurs passions (si elles en ont), ce qui les anime dans la vie, ce qui les bouscule, ce qui fait leur combat.
Surprise : quand bien même, il n’y ait plus de libido (selon elles), cette envie est là.
Comme le précise Ovidie dans cet article pour Vogue “ Oui, car le désir se déporte ! En effet, je n’ai jamais été aussi productive depuis que je ne consacre plus de temps au sexe“
Au lieu de dire “je n’ai pas de désir”, il serait plus intéressant de dire “je ne ressens plus d’envie sexuelle”.
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Sources :
– Ovidie : “Dès qu’une femme produit un discours, elle dérange”, par Sophie Rosemont, Vogue, 19 avril 2023
– « Je suis embarrassé par des désirs sexuels » ou les tourments de la sexualité – Podcast l’Inconscient, France Inter, 16 Avril 2023.
Victime de virilité : Quand l’absence de vie professionnelle a un impact sur le désir des hommes ❌
Les rôles sociaux et les stéréotypes ont une conséquence sur notre santé non négligeable.
Je parle très souvent des femmes, mais aujourd’hui parfois la pression sociale sur les hommes est telle que les conséquences se font sentir jusque dans leur vie intime.
📌 Là où la situation professionnelle n’influe pas sur l’activité sexuelle chez les femmes ; chez les hommes, la conséquence est établie de façon assez limpide :
👉 Plus ils seront épanouis dans leur vie professionnelle et plus leur vie sexuelle le sera également.
👉 Statistiquement* : Ils sont 35% parmi ceux qui ne travaillent pas, à déclarer une absence de désir sexuel contre moins 18% pour ceux qui exercent une profession.
👉 Concrètement, être au chômage quand on est un homme, a un impact non négligeable sur le désir.
📌 Pourquoi ?
La remise en cause de leur rôle social comme “chef de famille”, ayant pour “devoir de nourrir le foyer” va influencer la perception qu’ils ont d’eux-mêmes et leur vision de la virilité.
Cette virilité ne pourra plus s’exprimer dans la sphère la plus intime qui soit : leur vie sexuelle.
📌 Le lien avec l’argent et le couple hétérosexuel ?
Si l’absence de vie professionnelle est capable de diviser par deux l’absence de désir, qu’en est-il quand une femme va gagner plus qu’un homme avec la dimension symbolique de la castration ?
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*Enquête sur la sexualité en France ; pratiques, genre et santé de l’édition 2008 – Étude réalisée sur une population de 12 000 personnes (une étude sort tous les 15 ans)
